Professeur à la Faculté de Dār al-ʿUlūm, Université du Caire
icon-calendar Lundi 24 juin 2019
Dans cet ouvrage, considéré comme fondateur de la théorie juridique musulmane, al-Šāfiʿī (m. 204/820) entre en débat avec deux groupes distincts qui s’opposaient, les « Irakiens » et les « Hijaziens », sur la question de l’argumentation juridique : quel type de preuves sont-elles licites, et quelle est leur force les unes par rapport aux autres ? Une des questions disputées est celle de l’autonomie de sunna dans l’argumentation juridique. À la différence des ouvrages plus tardifs, la Risāla d’al-Šāfiʿī suit un plan apologétique qui n’est pas systématique. Dans son argumentation, al-Šāfiʿī donne, dès les premières pages de son ouvrage, une place centrale au Prophète, et donc à la sunna et aux ḥadīṯs, par rapport au Coran. Il s’appuie pour cela sur plusieurs versets du Coran, comme par exemple celui-ci : « Croyez en Dieu et en son Prophète » (Q. 4 al-Nisāʾ, 136), entre autres versets.
Docteur en philosophie islamique, Faculté de Dār al-ʿUlūm, Université du Caire
icon-calendar Mercredi 18 octobre 2017
Les théologiens musulmans (al-mutakallimūn) ont développé les catégories épistémologiques du « certain » (qaṭʿī) et du « probable » (ẓannī) pour construire leur argumentation théologique et classifier et évaluer les connaissances. En pratique, cependant, chaque école théologique est arrivée à des conclusions différentes sur ce qui est certain et ce qui est problable dans leurs connaissance, conduisant à des différences entre elles sur la définition même de « certitude » et « probabilité ».
Cette situation s’est propagée aux autres sciences islamiques, comme celles du ḥadīṯ et des fondements du fiqh, sous l’influence multiple de la théologie. C’est le cas par exemple d’al-Ḫaṭīb al-Baġdādī (m. 463/1071) dans son ouvrage al-Kifāya fī ʿilm al-riwāya, en sciences du ḥadīṯ, en particulier dans la discussion sur le ḥadīṯ « ininterrompu » (mutawātir). De la même manière en fondements du fiqh, certains domaines ont été particulièrement influencés par ces discussions théologiques : le « jugement indépendant » (iǧtihad), la « vérité différenciée » (taʿaddud al-ḥaqq), ou encore les questions liées aux différents types de sémantique (dalalāt al-alfāẓ).
Ahmad Wagih est égyptien et vit au Caire. Il a obtenu une licence en études arabes et islamiques à la faculté de Dār al-ʿUlūm, Université du Caire, puis un Master et un doctorat en philosophie islamique. Il y enseigne la philosophie islamique en licence et en études supérieures.
Ses recherches portent sur la théologie musulmane et son influence sur les approches déductives en Islam en général, ce qui était le sujet de sa thèse de doctorat intitulée La certitude et la probabilité et leur influence dans la théologie musulmane. Il s’intéresse en particulier à l’héritage d’Ibn Taymiyya (m. 728/1328).
Il a publié plusieurs articles dans différentes revues électroniques. Entre autres articles il a écrit sur : « Le contexte en théologie », « Typologie de l’action prophétique : quelle influence sur une lecture de l’action politique et juridique ? », « L’iǧtihād : une approche théologique ». Il a aussi publié dans la revue italienne Oasis sur « Les différents visages du salafisme ».