Jean-Baptiste Humbert
Archéologue à l’École biblique et archéologique de Jérusalem
Mardi 2 mai 2017
L’archéologie est faite de hasards et de surprises. C’est en recherchant des traces du peuple araméen, souvent cité dans la Bible mais mal connu, que frère Jean-Baptiste Humbert s’est intéressé en 1986 au site de Mafraq, au nord de la Jordanie.
Une première campagne de fouilles avait pourtant mis à jour des traces d’une occupation beaucoup plus récente du site : un palais d’époque omeyyade, dont le mobilier retrouvé sur place plante le décor brillant d’une civilisation puissamment cosmopolite (les objets viennent d’Arménie, d’Egypte, du Yémen ou de Syrie), encore marquée par les cadres administratifs byzantins de la période antérieure.
Pièce particulièrement remarquable, un brasero ouvragé en bronze au décor souvent érotique : cela concorde avec les ornements du palais omeyyade de Jéricho (Ḫirbat al-Mafǧar, ou Palais de Hisham) pour donner à voir une facette de cette civilisation de l’islam primitif assez éloignée de l’image conventionnelle. Cela explique peut-être en partie que la fouille n’ait été poursuivie.