Dominique Avon, « Histoire positive et histoire sacrée autour de la pensée de Louis Massignon » dans Cahiers d’étude du religieux 16 (2016).
Louis Massignon (1883‒1962) fut l’un des orientalistes les plus renommés de la première moitié du XXᵉ siècle. Sa thèse porta sur la vie du mystique musulman Manṣūr al-Ḥallāj (v. 858‒922), qui fut jugé et exécuté. Trois facteurs expliquent son influence. D’abord, son érudition articulée sur une force de travail impressionnante qui lui permit de se maintenir au sommet de sa discipline. Ensuite, son lien avec les services diplomatiques qui lui assura un soutien politique. Enfin, sa capacité à créer une voie inédite au sein de l’Église catholique où il devint aussi célèbre que contesté. Certaines de ses publications sont significatives de son approche particulière des sciences religieuses. Comme l’exemple des « Sept Dormants d’Éphèse » le montrera, il rejetait une partie des résultats des recherches exégétiques et archéologiques au nom d’une parole commune entre traditions religieuses.