Michel Cuypers, Le festin. Une lecture de la sourate al-Māʾida, Collection « Rhétorique sémitique » n°3, Paris, Lethielleux, 2007, 453 p.
Depuis quelques décennies, les études du «Coran comme texte» ont connu un beau renouveau. Parmi celles-ci, l’examen critique de la structure, de la composition, de la constitution formelle du texte coranique s’est considérablement affiné grâce aux travaux de quelques rares chercheurs, tous fondamentalement redevables à la linguistique structurale : Angelika Neuwirth, Pierre Crapon de Caprona, Neal Robinson ou encore Mathias Zahniser. Les deux premiers ont étudié les courtes sourates mecquoises ‒ Capron de Caprona, en partant de l’analyse du rythme et Neuwirth en s’appuyant sur celle de la rime, du style et de la thématique ‒ tout en se fondant sur l’hypothèse de l’unité littéraire de chaque sourate. Les deux derniers abordent les longues sourates médinoises en étudiant les différentes répétitions et correspondances entre des mots ou des propositions au cours de travaux dont la taille ne dépasse pas celle d’un article ou d’un chapitre. Le présent livre de Michel Cuypers, consacré à la rhétorique coranique, vient compléter magistralement ces travaux ainsi que ses propres études antérieures. S’appuyant également sur les méthodes de l’exégèse biblique, principalement celles pratiquées par Roland Meynet sur la rhétorique sémitique, il étend d’une part l’analyse des composantes structurelles du texte à une des sourates les plus longues et les plus tardives et d’autre part il développe considérablement le travail sur les correspondances en y distinguant clairement les différents niveaux textuels.